Fabrice Favriou « Le nuage du chien »

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Fabrice Favriou
Le nuage du chien

1. Sacrifiés[16'10]
2. Hybakusha[8'10]
3. Nebulae[8'17]
Fabrice Favriou : guitare électrique, cymbales, objets....
Enregistré à Carré Bleu par Greg Pyvka le 12/09/2007

Distribution Métamkine.
8€   
C'est avec enthousiasme que j'ai fait la découverte de l'univers torturé de Fabrice Favriou. Torturé pour les sonorités industrielles et noise des 3 titres enregistrés au Carré Bleu, de Poitiers. Fabrice travaille dans l'urgence, influant un souffle généreux et volontaire à son jeu. Dans sa chambre c'est le chantier : on shoote dans les cymbales, on appuie sur plusieurs pédales en même temps en manquant de se casser la gueule, on fait voler d'autres cymbales en cherchant je ne sais quoi sur une guitare posée on ne sait pourquoi à cet endroit, bref un bordel organisé. Les sonorités me font penser aux Sun Plexus sur "el Jato de Luz Verde" pour le bordel, à certains concerts du guitariste Pierre Redon que j'ai pu voir, et à la scène noise américaine type Axolotl et Double Léopards.
Fabrice joue également dans un trio noise à surveiller: L'échelle de Mohs, sur le micro label Orkesme.
Cyrille Lanoé (Revue & Corrigé)

Jusqu’ici, on connaissait le Fabrice Favriou batteur – de jazz plutôt free, d’impro (plutôt libre), de rock (plutôt noise) – on le découvre guitariste. Puisque c’est bien de cet instrument dont il s’agit, contrairement à ce que pourraient laisser croire, à première ouïe, les déflagrations sonores qui assaillent nos tympans à l’écoute de ce disque. Tronçonneuse ? Réacteur au démarrage ? Plaque de tôle martelée ? Non, juste cette bonne vieille six cordes utilisée dans des registres inhabituels. Les fans de guitares virtuoses peuvent donc se recoucher. Pas de solo-performance, pas de tripotage de manche enfiévré, l’instrument roi du rock est ici malmené, torturé, repoussé dans ses derniers retranchements. Sans repos ni répit, le guitariste triture la matière sonore jusqu’à son épuisement et amène progressivement l’auditeur à s’abandonner à une espèce de transe, oubliant finalement tout repère. Un disque impressionnant, dans la veine des Merzbow, Otomo Yoshihide ou Jim O’ Rourke, avec en point d’orgue une troisième et dernière pièce sombrement splendide.
Matthieu Perinaud (Lignes de. MIR)

Fabrice Favriou que nous connaissons déjà comme batteur de « L’Echelle De Mohs » s’est munis d’une guitare électrique et il entreprit de la faire sonner dans une belle optique noise, saturée à souhait et souvent proche d’un mur de sons dont il aurait su préserver le relief et l’intensité poétique. Larsens arrêtés avant l’inaudible, lourdes masses sonores déplacées en bloc compacts et longues traînées hurlantes tardant à s’effilocher, le guitariste eut le bon goût de se contenter des seules vibrations de l’objet sans recourir aux sempiternelles boucles ou effets dont nous sommes d’ordinaire abreuvés. Juste ce « bon vieux son de gratte » qui nous cueillit à l’estomac avant de se répandre en large cercles jouissifs dans tout notre corps.
Joël Pagier (Impro-Jazz)

Une vielle Fender, des effets dont le détail importe peu, des bols de métal et des balais de batteur pour frotter les cordes. Le jeu créé par Fabrice Favriou consiste à générer un son de guitare énorme puis à jouer avec lui, à le creuser pour ne pas s’en trouvé écrasé. Interdiction de le domestiquer et de le mener en laisse, donc rien à la main gauche et pas de choix des cordes à la main droite ; c’est d’une guitare entière qu’il s’agit, d’une sorte de rodéo sans domination. Une quarantaine de minutes, juste ce qu’il faut pour conserver l’impact. Le guitariste a mis dans le mille.
Noël Tachet (Impro-Jazz)
DMS